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08 novembre 2008

Culture Générale

Comment expliquer l’importance de la violence dans nos sociétés contemporaines ?



Introduction :


La violence correspond à l’usage de la force physique, matérielle ou psychologique qu a pour fin soit la destruction totale ou partielle soit la domination d’une personne ou d’une chose. Il s’agit de trouver des explications à son ampleur dans nos sociétés modernes.
Or la modernité recouvre l’idée de progrès. En histoire, l’essor de la modernité procède de l’humanisme, des lumières et plus récemment du progrès technique. Pour autant, la violence reste non seulement présente mais connaît des modes d’expression dont les conséquences sont plus redoutables que jamais. C’est ce paradoxe de la violence moderne qui suscite des interrogations : comment expliquer son importance ?
Il convient de circonscrire l’analyse aux pays développés puisqu’il s’agit de nos sociétés modernes. L’avènement des sociétés modernes se situe entre la fin du Moyen-Age et le siècle des lumières. Force est de constater que la violence est une réalité, qu’elle soit celle d’un groupe ou celle d’un individu dans ce cadre spatio-temporelle. En attestent, les guerres, attentats et violences conjugales.
Mais, la violence est aussi un phénomène d’actualité. Qu’elle soit économique sociale ou politique, la violence est relatée de façon quotidienne dans les médias.
Plusieurs types d’explications peuvent être proposés : des explications déterministes et des explications non déterministes. Mais il reste possible que notre perception de la violence tende à en accentuer l’ampleur relativement à d’autres époques ou sociétés.

Dans un premier temps, des explications faisant appel aux déterminismes sociaux religieux ou biologiques seront proposés pour montrer que la violence est inhérente aux sociétés humaines et donc aux sociétés modernes également. Dans un deuxième temps, des explications optimistes montreront que la violence n’est pas une fatalité mais qu’elle trouve ses origines dans des facteurs éducatifs, économiques et socioculturels dont l’amélioration la limiterait. Dans un troisième temps, il faudra distinguer des facteurs qui laissent penser que la violence est plus importante alors qu’en réalité ce sont les moyens techniques, les formes plus diversifiées ou son importation qui donnent l’illusion d’une ampleur inquiétante dans nos sociétés modernes.

Développement :

Partie 1

C’est l’omniprésence, réelle ou supposée, de la violence qui laisse penser qu’elle est inéluctable et naturelle à l’humanité. Aussi loin qu’on ait remonté dans l’histoire, aussi loin qu’on soit allé, la violence est une réalité sous une forme ou sous une autre, ne serait-ce que pour lutter contre la violence. Trois explications déterministes peuvent être envisagées pour expliquer la violence. L’explication biologique est la première. L’explication philosophico religieuse est la deuxième. L’explication de la violence par la vie en société est la troisième :la violence n’est pas inhérente à l’humain en tant qu’individu mais à l’humain en tant qu’être socialisé. Présentons ces explications dans l’ordre.
Tout d’abord, la nature elle-même dont l’humanité est issue, est caractérisée par une certaine violence dont la plus évidente est la mort de tout être vivant. Le monde vivant se développe en fonction d’une sélection selon le darwinisme. Ainsi dans le monde animal, les espèces les plus fortes se nourrissent-elles d’espèces moins aptes à se défendre. En ce sens, l’être humain répond à ce critère et exerce sa violence non seulement à l’encontre des autres espèces mais encore à l’encontre à l’encontre de ses semblables. La domination et l’exploitation seraient donc naturels et leur ampleur dans les sociétés humaines ne seraient fonction que de la plus grande aptitude de l’humanité. Avec cette explication biologique, les sociétés modernes ne peuvent échapper à ce déterminisme. Leur développement technologique ne changerait donc pas cette donne biologique.
Ensuite, on peut proposer une certaine philosophie qui veut qu’a priori l’homme soit violent par nature sans faire appel à la biologie. Il s’agit d’une explication essentialiste car il serait dans l’essence de l’homme d’être violent. C’est pourquoi, les sociétés modernes connaissent une violence d’autant plus importante que les hommes y sont nombreux. Le christianisme explique cette violence par le péché originel qui s’est transmis à toute l’humanité via Adam et Eve. A partir de la chute, la domination, la douleur puis le meurtre ont fait irruption dans le monde pour n’aller qu’en s’aggravant. Dans les évangiles, le Christ annonce que la fin des temps s’accompagnera d’une violence de plus en plus importante. Ainsi, dans cette logique religieuse, les sociétés modernes ne peuvent qu’être de plus en plus violentes. D’une part, les concentrations humaines se prêtent à plus de conflits dus à la nature humaine. D’autre part, la violence croissante est prédite.

Enfin, certains courants philosophiques refusent ou nient que la violence fasse partie de la nature humaine. Pour autant ces courants substituent un autre déterminisme : la société est violente par nature. Jean-Jacques Rousseau a dit : « L’homme est bon mais la société le corrompt. » C’est donc la société qui est à l’origine de ses maux et non l’humain à proprement parler. Si la violence des sociétés modernes est si importante, c’est imputable à son organisation qui pousse à l’individualisme, à l’égoïsme et donc à la violence. L’explication marxiste fait de la lutte des classes le moteur de l’histoire. L’existence même des classes sociales conditionne la violence. Les inégalités et les injustices d’une part, la convoitise et la jalousie d’autre part, amènent les classes sociales à s’affronter. En somme, la vie en société telle qu’elle se fait dans nos sociétés modernes apporte la violence.

Transition :

Pour autant, il semblerait que la violence est variable dans le temps et dans l’espace. La croyance au progrès et la prohibition de certaines violences nous invitent à plus d’optimisme. La violence n’est peut-être pas inéluctable. Dans une deuxième partie, nous verrons les facteurs éducatifs, économiques et culturels qui expliquent ou limitent la violence des sociétés modernes.


Partie 2

Tout d’abord, l’éducation permet soit d’attiser la violence soit de la canaliser ou de la limiter. Les jeux violents, les spectacles violents et plus généralement, une environnement violent sont des causes de la violence de la société. Des moyens éducatifs permettent de diminuer l’ampleur de la violence. Si les sociétés modernes connaissent une telle violence, c’est que les solutions éducatives ne sont pas totalement pertinentes. Mais des solutions permettant de diminuer l’ampleur de la violence existent ; le plus dur est de les trouver. Ces explications rejettent le déterminisme.
Ensuite, les problèmes économiques sont souvent à l’origine de la violence. L’importance des problématiques à caractère économique dans le monde moderne tend à amplifier mécaniquement la violence. Les violences urbaines s’expliquent en grande partie par l’exclusion réelle ou supposée d’une partie de la population. Les conflits du monde du travail sont liés aux enjeux économiques qui génèrent une pression de plus en plus forte sur les entreprises et leurs salariés. C’est donc la compétition économique et le partage des richesses qui sont susceptibles de générer l’essentiel de la violence. Si les problèmes économiques disparaissent la violence serait bien moindre selon cette explication.
Enfin, la perte de valeurs telles que le respect ou la loyauté peut expliquer une recrudescence de la violence dans nos sociétés modernes. Des valeurs comme la solidarité, la non-violence et le respect diminueraient sensiblement la violence de nos sociétés modernes. C’est donc pour des raisons de mode de pensée et de culture que la violence reste si présente.


Transition :

Mais ces deux types d’explication reposent sur le postulat que la violence est importante voire très importante. Or, cette violence devient toute relative quand on l’analyse plus profondément. Certains facteurs laissent penser que la violence est plus importante alors qu’en réalité, ce sont les moyens techniques, les formes plus diversifiées ou son importation d’autres sociétés qui accentuent son importance. Nous allons considérer ces facteurs dans une troisième partie.

Partie 3 :

Tout d’abord, il existe un effet de structure qui fait que la violence semble très importante : les moyens techniques. Sans même parler de la diffusion e l’information qui permet de prendre connaissance de la violence alors qu’à une certaine époque l’information qui permet de prendre connaissance de la violence alors qu’à une certaine époque l’information circulait moins vite et moins bien, la technologie a une influence sur la perception de la violence de nos sociétés modernes. Quand bien même les guerres seraient moins nombreuses, et c’est le cas en Europe depuis la fin de la seconde guerre mondiale, le matériel militaire plus puissant qu’antan engendrent des pertes humaines et matérielles sans commune mesure avec les conflits d’autres siècles. Du coup, la perception d’une violence plus grande s’impose. L’analyse permet de corriger cette vision. Les bûchers du Moyen-age ont disparu, des lois de protection des enfants existent, les guerres de religion ont disparu de nos sociétés modernes. Des progrès certains ont été réalisés sur des questions morales.
Ensuite les violences les plus courantes ont pris des formes moins choquantes que les massacres et les guerres d’autrefois ou d’autres endroits de la planète. Des formes plus douces de violence ont vu le jour ou se sont développées. La guerre économique a remplacé la guerre militaire. La violence sociale est symbolique au lieu d’exploiter et d’user physiquement les catégories sociales les moins favorisées de notre société. Si la violence reste importante, ses formes sont « moins violentes ».
Enfin, avec la mondialisation les problèmes se gèrent au niveau mondial. Du coup, la situation internationale se répercute dans l’ensemble des sociétés modernes. La violence est en quelque sorte importée par ce canal. Ainsi, le terrorisme s’apparente à une violence importée de sociétés différentes et plus violentes. Les risques quotidiens donnent le sentiment que cette violence fait partie intégrante de nos sociétés modernes. Il convient de garder à l’esprit que ce monde est plus complexe.

Conclusion :

Après avoir envisagé des déterminismes, puis es explications non déterministes nous avons relativisé l’ampleur de la violence dans nos sociétés modernes. Pour autant, on ne peut pas nier l’existence de la violence. Si l’humanité suit le cours du progrès, on peut se demander si un jour nos sociétés pourront être les premières à éradiquer la violence.

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